Bonjour à toute la famille Cornélia
Un mot pour vous annoncer une nouvelle qui est pour nous une grande nouvelle et que je vous partage.
Marie a eu 25 ans au mois d’août et a intégré un FAM à 25 km de chez nous début octobre après un parcours chaotique qui a duré environ 5 ans.
Une tentative d’intégration infructueuse dans un foyer de vie pendant 4 ans en pleine pandémie puis Marie a fait uns stage de 5 jours dans un autre foyer de vie qui s’est révélé très difficile pour elle. Elle n’avait pas été préparée, ne connaissait pas les lieux ni les personnes tant au niveau éducateurs que résidents et n’a pas été accompagnée. Au bout de 3 jours ils ont appelé l’IME au secours pour venir la chercher.
Puis les vacances sont arrivées avec le stress passé pour elle et moi, non exprimé ou exprimable. Ce fût un été terrible où j’ai cru perdre la raison et plus. Marie ne voulait plus rien faire de ses activités passées, en pleine canicule elle restait assise, avec son gilet(«doudou»), devant le bassin qui ne demandait qu’à l’accueillir. J’ai du rentrer de vacances à la mer pus tôt que prévu, puis nous avons passé la fin de l’été avec cette apathie, ce manque d’envie et une opposition permanente, j’ai cru un jour que j’allais moi aussi m’automutiler et j’ai pris peur.
Dans cet été torride est remonté soudain à ma mémoire ce qu’on m’avait dit au Portugal à la réunion mondiale des familles et que j’avais balayé d’un revers de main parce que ce n’était pas entendable pour moi: le passage à l’âge adulte peut être compliqué avec une apathie, une tristesse , un manque d’envie et une recrudescence des troubles du comportement.
J’ai appelé au secours la famille Cornélia en la personne d’Andrée Benz que je remercie chaleureusement pour son soutien, et Gerritjan Koekkoek de la SCDL. Tous deux ont répondu rapidement à mon appel en me donnant des références de textes, de témoignages. Ils m’ont beaucoup aidée et leur présence à mes côtés a été précieuse.
À la rentrée j’ai tiré la sonnette d’alarme à l’IME et ils ont réagi tout de suite en mettant en place un projet d’intégration dans un FAM à 60 km de chez nous. Puis un coup de chance en février, des places inespérées se libèrent en FAM pas loin de chez nous à côté de Tarbes, avec un intermède de trois ans à Lourdes pour des travaux et un établissement tout neuf après. L’IME a accompagne Marie de façon magistrale toute l’année, progressivement, du sur mesure jusqu’au mois de septembre et la rentrée pour adaptation aux nuits.
Le 9 Octobre c’est le grand jour pour elle et pour moi, beaucoup d’émotions surtout quand je l’ai vue monter toute petite ce grand escalier. Une journée difficile pour moi jusqu’au soir où je prends conscience que notre lien la laisse juste prendre du large.